LE PET-CT SCANNER
La tomographie par émission de positrons est sans aucun doute la technique la plus innovante apparue au sein du paysage en perpétuelle évolution de l’imagerie oncologique. Son introduction en oncologie a replacé la médecine nucléaire à l’avant-plan de la cancérologie.

Le PET-CT est une méthode d’imagerie « corps entier », c’est-à-dire qu’en une seule session d’examen, il permet de détecter les sites tumoraux où qu’ils se trouvent dans le corps. Cette approche est particulièrement intéressante pour le bilan d’extension des cancers, et pour le suivi sous traitement, car tous les sites tumoraux peuvent être évalués en une fois.
FONCTIONNEMENT
Depuis plus d’un demi-siècle, on sait que les cellules malignes brûlent plus de sucre que les cellules normales. Au niveau moléculaire, ceci est lié à une augmentation de l’activité des molécules de transport, qui pompent le glucose contenu dans le sang vers l’intérieur de la cellule. Parallèlement à cette augmentation, on assiste à une augmentation de l’activité des protéines (enzymes), qui transforment le glucose absorbé en phosphate de glucose.
Le FDG se comporte de la même manière que le glucose, sauf pour un aspect : une fois que le FDG a été transformé en FDG-6-phosphate, la présence de l’atome de fluor bloque la poursuite de l’utilisation du glucose (glycolyse). Ainsi, le FDG-6-phosphate, et donc la radioactivité, est emprisonnée au niveau de la cellule tumorale. La radioactivité mesurée par la caméra PET au niveau de la tumeur permet, d’une part, de mesurer quantitativement les cellules malignes et, d’autre part, de mesurer leur activité métabolique.
Des études récentes ont montré que le degré d’accumulation du FDG au niveau de la cellule cancéreuse dépend fortement de son activité de prolifération (la rapidité de la division cellulaire). On sait également que, pour la plupart des tumeurs, le degré de prolifération est liée à leur agressivité, et donc, souvent au pronostic de la maladie. En effet, pour de nombreuses tumeurs (dont les carcinomes pulmonaires et les lymphomes), un lien a été démontré entre l’intensité de l’accumulation du FDG et l’agressivité de la tumeur.
UTILISATIONS DU PET-CT SCANNER
- Le diagnostic du cancer. En cas d’anomalie décelée lors d’un examen de dépistage, le PET-CT peut être utilisé pour suggérer le caractère cancéreux de cette anomalie,
- Faire le bilan d’extension (staging) des cancers, vérifier l’existence de métastases afin de définir l’option thérapeutique la mieux adaptée à la situation de chaque patient (Le PET-CT permettant de détecter des sites tumoraux de l’ordre de 5mm),
- La détection de la rechute tumorale, en particulier pour les cancers dont la rechute s’accompagne d’une élévation du marqueur tumoral. Dans ces cas, seul le PET-CT au FDG permet de rechercher efficacement dans le corps entier le ou les sites de récidive, à un moment où les traitements auront une plus grande efficacité.
- Plus récemment le PET-CT au FDG s’est imposé comme méthode de suivi du traitement anti-cancéreux, qu’il s’agisse de la chimiothérapie, de la radiothérapie, ou des nouveaux traitements dits «biologiques».
- Pour la définition de la cible tumorale en radiothérapie. De nombreux travaux ont démontré que la précision de ciblage était meilleure qu’avec les méthodes d’imagerie habituelles, et qu’on pouvait ainsi délivrer la juste dose au tissu tumoral en épargnant au maximum les tissus sains entourant la tumeur.
L’AVENIR DU PET-CT SCANNER
À côté du FDG, de multiples traceurs ont déjà permis d’étudier le comportement tumoral grâce au PET-CT: expression de récepteurs hormonaux, synthèse d’ADN, synthèse de protéines, hypoxie tumorale,… Certains de ces traceurs seront prochainement disponibles en pratique clinique, ce qui permettra d’étendre encore le champ d’application du PET-CT.
Le principe du diagnostic par PET est révolutionnaire. Il s’agit de la combinaison de deux techniques d’imagerie médicale: les rayons X (CT) et la tomographie à émission de positrons (PET). Cette nouvelle technologie permet en un seul examen l’évaluation parallèle des caractéristiques structurelles et métaboliques des tumeurs.
L’examen du PET-CT consiste à injecter un produit légèrement radioactif (isotope) dans le corps, qui va se fixer sur les tumeurs et/ou métastases. L’isotope le plus fréquemment utilisé lors d’un PET Scan est le 18-fluorodeoxyglucose (FDG), une sorte de sucre fluoré dont la durée de vie n’excède pas 2 heures. Cet isotope est produit artificiellement à l’aide d’une machine spécialement développée à cet effet, le cyclotron.
Après une période d’incorporation (appelée phase de métabolisation), une image du corps entier est prise. Les images obtenues en 3 dimensions reflètent la répartition du traceur dans le corps.
Afin d’éviter l’exposition répétée du personnel médical à la radioactivité, le patient est isolé pendant la phase de métabolisation.

LA SCINTIGRAPHIE
La scintigraphie est une méthode d’imagerie médicale de médecine nucléaire qui produit une image fonctionnelle par l’administration d’un médicament radio pharmaceutique dont on détecte les rayonnements qu’il émet une fois qu’il a été capté par l’organe ou la cible à examiner. Elle permet de diagnostiquer des maladies.
- La scintigraphie est une image du fonctionnement d’un organe (thyroïde, os, myocarde, rein, poumon, etc.). Pour l’obtenir, un médicament radioactif spécifique de l’exploration demandée est administré, en général par injection intraveineuse. Il n’entraîne pas d’effet secondaire ni d’allergie.
- Ce marqueur radioactif émet un rayonnement qui va être détecté par l’appareil appelé « gamma-caméra » et qui va permettre l’obtention d’une image appelée « scintigraphie ».
=>Elle permet de voir la forme et le fonctionnement de l’organe, la présence de tumeur primaire ou secondaire, l’origine de douleurs ou de maladies. Elle peut aussi servir à confirmer un diagnostic incertain.
En médecine nucléaire, ce n’est pas la gamma-caméra qui envoie un rayonnement, c’est le patient auquel on a injecté le médicament radiopharmaceutique qui émet un rayonnement pendant une période limitée.
La dose de radioactivité est maintenue faible de manière à minimiser les risques liés à l’irradiation (une scintigraphie osseuse n’irradie pas plus que d’autres examens d’imagerie comme une radiographie ou un scanner).


La scintigraphie myocardique pour explorer la maladie coronaire.
La scintigraphie pulmonaire permet d’imager les fonctions de ventilation et perfusion du poumon, afin de diagnostiquer une embolie pulmonaire.
La scintigraphie osseuse permet de diagnostiquer les pathologies du sportif, les tumeurs osseuses primitives ou secondaires, les infections, les ostéomyélites, les douleurs osseuses, des maladies osseuses métaboliques ou pour détecter des atteintes osseuses.
La scintigraphie rénale dynamique permet de préciser la fonction rénale et analyser de manière morphofonctionnelle l’arbre urinaire.
Au niveau du cerveau, la scintigraphie peut orienter le diagnostic de certaines maladies dégénératives (Maladie d’Alzheimer, maladie à corps de Lewy, Dégénérescence lobaire fronto-temporale…) ou épileptiques
La scintigraphie est aussi utilisée couramment pour diagnostiquer les maladies thyroïdiennes. Elle apporte des informations morphologiques et fonctionnelles quantifiées qui permettront de décider d’un traitement.
La mammoscintigraphie peut être réalisée pour rechercher des lésions multiples conséquences d’un cancer du sein, ou rechercher un ganglion sentinelle.
On peut également explorer le foie, les vaisseaux lymphatiques, le tractus gastro-intestinal, détecter certaines tumeurs bien particulières… Tout dépend du traceur que l’on utilise.
IRATHERAPIE
Les indications et les modalités pratiques du traitement sont discutées au cours de la RCP. Ce traitement est en général programmé dans les mois qui suivent la chirurgie. Il est administré une seule fois mais peut être répété si nécessaire.

LES OBJECTIFS DU TRAITEMENT
Le traitement à l’iode radioactif a trois objectifs :
Détruire les cellules thyroïdiennes normales restantes après l’opération ;
Détruire les éventuelles cellules cancéreuses encore présentes dans le corps, y compris les métastases ;
Compléter le bilan d’extension du cancer.
LES CONTRE-INDICATIONS AU TRAITEMENT
Le traitement à l’iode radioactif est contre-indiqué en cas d’allaitement ou de grossesse. Si un doute existe, un test de grossesse est effectué avant le début du traitement. Une contraception est par ailleurs nécessaire ; elle doit débuter avant le traitement et être prolongée durant 6 mois après l’irathérapie.
LE PRINCIPE DU TRAITEMENT
Une fois avalé sous la forme d’une gélule, l’iode radioactif passe dans le sang. Les cellules thyroïdiennes captent cet iode en circulation. Les rayons émis par l’iode radioactif endommagent les cellules thyroïdiennes qui finissent, au bout de plusieurs semaines ou mois, par être détruites.
Les rayons agissent sur quelques millimètres. Les cellules voisines, qui n’utilisent pas l’iode, ne sont ainsi pas affectées et les effets secondaires du traitement sont très limités.
L’iode radioactif émet aussi un rayonnement qui peut être détecté à l’extérieur du corps. Il est utile pour l’examen d’imagerie qui suit systématiquement le traitement, la scintigraphie. Cet examen permet de détecter la présence éventuelle de cellules cancéreuses dans le corps entier. L’émission de ce rayonnement, à l’extérieur du corps, impose des mesures de protection de votre entourage.
La Clinique Spécialisée Menara propose le traitement des cancers de la thyroïde par irathérapie. Il est doté d’un service avec 2 chambres radio protégées.
L’irathérapie, également appelée « radiothérapie interne vectorisée par l’iode 131 », est pratiquée après la chirurgie si le médecin estime que des cellules cancéreuses ont pu rester dans le corps et que le risque de rechute est élevé.
L’irathérapie consiste à administrer au patient de l’iode 131 (radioactif) en général par voie orale, pour irradier la région du parenchyme thyroïdien.
Le traitement est administré en chambre radio protégée géré par le service de médecine nucléaire, c’est-à-dire une chambre normale dont les murs ont été plombés pour empêcher aux rayonnements de sortir et d’irradier le personnel et les autres patients. Les circuits d’évacuation d’eau sont indépendants du reste de l’établissement et les toilettes sont à double compartiment. Ce service respecte des règles de sécurité strictes pour éviter que les personnels de l’établissement et les autres patients ne soient exposés à la radioactivité.
Généralement transportée dans une boîte en plomb pour éviter que la radioactivité ne se propage, la gélule d’iode 131 est apportée dans votre chambre par notre médecin qualifié en médecine nucléaire ou un manipulateur radio du service. Vous avalez la gélule avec un grand verre d’eau.
Le traitement dure de 3 à 5 jours et se déroule à la Clinique. Vous ne pourrez pas recevoir de visite ou sortir du service pendant cette période. Vous pouvez amener avec vous ordinateur portable, magazines, livres, jeux, tout ce dont vous avez besoin pour passer le temps. Tous les objets que vous utilisez pendant le traitement peuvent être conservés à votre sortie de la Clinique: ils ne deviennent pas radioactifs. Les vêtements que vous aurez portés pendant le traitement devront cependant être lavés à part à votre retour chez vous.